Témoignages

Camille et Loan témoignent sur leur volontariat en service civique pour CSF !

  • Camille Moullec

    VOLONTAIRE EN SERVICE CIVIQUE POUR CSF

    Camille a rejoint l'équipe en octobre 2021 pour une mission de 8 mois. Elle a apporté son aide dans l'organisation des projets artistiques de CSF en France et à l'étranger.

  • Loan Costil

    VOLONTAIRE EN SERVICE CIVIQUE POUR CSF ET CWBI

    Loan a rejoint l'équipe en novembre 2021 pour une mission de 8 mois. Elle a apporté son aide pour la communication de CSF et la coordination internationale de CWBI.

Pourquoi avez-vous choisi Clowns Sans Frontières pour réaliser votre volontariat ?

Camille : J’ai terminé mon master Coopération Internationale et Développement à Sciences Po Bordeaux l’été 2021 et j’avais pour objectif de m’engager comme volontaire en Service civique à Paris. Je souhaitais m’investir auprès des publics en situation d’exil, ce qui est le cœur du projet de CSF. En effet, l’association a été créée fin 1993 en plein conflit en ex-Yougoslavie, dans les écoles des camps de réfugiés de Croatie. Aujourd’hui, elle intervient auprès d’enfants et de familles en situation d’exil aussi bien en France qu’à l’étranger comme en Palestine ou en Equateur. De plus, lors de ma formation dans l’humanitaire et le développement, l’aspect culturel et artistique était très peu évoqué. J’étais très curieuse de découvrir la vision de Clowns Sans Frontières qui souhaite apporter un soutien psychosocial grâce à l’art et le spectacle vivant.

Loan : Je venais également de terminer mon master Manager de Programmes Internationaux à l’IRIS SUP’. Je ressentais le besoin de continuer à me former, j’avais donc l’intention de trouver un service civique au siège d’une association ou un volontariat de solidarité internationale à l’étranger. Malheureusement, le contexte sanitaire rendait les départs encore incertains. Je suivais Clowns Sans Frontières sur les réseaux sociaux depuis environ 1 an, et je trouvais leur approche très originale. En effet, la santé mentale est encore trop peu prise en compte dans les projets humanitaires, et CSF apporte une parenthèse réconfortante et un soutien émotionnel aux personnes vulnérables, à travers le rire, les spectacles et la pratique artistique. 

Camille, tu as principalement pris part au montage et à la mise en œuvre des projets de CSF, qu’en as-tu retiré ? En quoi cette expérience pourra t’aider pour ton avenir, notamment professionnel ?

Clowns Sans Frontières est une structure avec une petite équipe de salariées, ce qui fait que l’on touche à tout. J’ai beaucoup apprécié cette polyvalence dans mes missions, mais qui demande un bon sens de l’organisation ! Le fait de travailler sur plusieurs projets à la fois m’a permis d’acquérir plus de rigueur dans mon travail, ce qui me servira pour sûr pour mon avenir professionnel.

Ayant effectué mon stage de fin d’études dans une grosse association, j’ai pu chez Clowns Sans Frontières observer tous les niveaux de la gouvernance, notamment les relations entre l’équipe salariée et le Conseil d’Administration. C’était très intéressant de mieux comprendre cette dynamique que l’on retrouve dans de nombreuses associations.

Enfin, lors d’un service civique nous avons le droit à plusieurs formations dont une formation “civique et citoyenne” qui peut porter sur de nombreuses thématiques. J’ai choisi de suivre celle de la Ferme Saint-Lazare à Grigny (91) auprès d’un animateur nature sur le thème de l’éducation à l’environnement et au développement durable. J’ai toujours été très intéressée par cette thématique et je suis de plus en plus consciente des enjeux environnementaux actuels. Je pense que former les enfants et les jeunes est primordial. Cette formation a été très précieuse car elle m’a permis d’approfondir mes connaissances sur l’éducation à l’environnement et de découvrir le métier d’animateur nature.

Loan, tu étais en mission d’appui à la communication pour CSF et la coordination internationale pour CWBI, qu’en as-tu retiré ? En quoi cette expérience pourra t’aider pour ton avenir, notamment professionnel ?

Cette mission était un nouveau défi car je n’avais aucune expérience en communication ! Tout comme Camille, j’ai appris à être un “couteau-suisse” pour gérer mes différentes missions. 

CSF est composé d’une toute petite équipe, les services civiques sont pleinement intégrés à la vie de l’association ce qui permet d’avoir une meilleure compréhension de tous les enjeux opérationnels, administratifs, etc. Durant ces 8 mois, j’ai acquis des compétences dans des domaines très divers : à titre d’exemple, j’ai appris à utiliser de nouveaux logiciels, j’ai eu l’occasion de monter une petite exposition au Centquatre. 

Parallèlement, j’assistais la coordinatrice de Clowns Without Borders International, ce qui demande beaucoup de flexibilité, étant donné qu’il existe 14 chapitres répartis dans le monde entier. C’était super intéressant de découvrir les différentes méthodologies, les perceptions et sensibilités propres à chaque chapitre, qui oeuvrent pour un objectif commun : apporter un soutien émotionnel à travers le rire et le spectacle. 

Ce volontariat m’a également permis d’avoir plus confiance en moi dans le “monde du travail” ! Mon expérience avec CSF continue en tant que salariée à partir de septembre et je participerai ponctuellement à la vie de la fédération internationale.

Qu’est-ce qui vous a marqué lors de votre mission ?

Camille : Clowns Sans Frontières souhaite dans ses projets donner la priorité aux situations les moins médiatisées, aux crises oubliées. En vue d’un projet à Mayotte en 2023, j’ai réalisé une note contextuelle sur la situation des mineurs étrangers et j’ai été stupéfaite des conditions de vie des mahorais. Le taux de pauvreté et le taux de chômage de ce département sont les plus élevés de France. De plus, de nombreuses personnes venues de l’île voisine des Comores ont immigré à Mayotte durant les cinq dernières années, dont des milliers de mineurs isolés. La situation de ces enfants est déplorable : chassés par la police, très peu sont scolarisés et beaucoup vivent dans des bidonvilles. Ils ne sont pas du tout considérés comme des enfants à protéger.

L’histoire de la colonisation française permet d’éclairer la situation dans ce département (français !), les tensions qui opposent les Comores à la France, mais aussi les mahorais à l’immigration clandestine comorienne. Le sujet est passionnant. J’espère que le projet d’intervention de Clowns Sans Frontières à Mayotte verra le jour, en tout cas je suivrai leur actualité sur les réseaux sociaux !

Ce qui m’a marqué, c’est aussi l’accueil chaleureux et très bienveillant de ma tutrice Cécile, chargée de projet. Un grand merci à elle, et à ma co-service civique Loan, pour ces derniers mois.

Loan : J’ai particulièrement apprécié les quelques fois où j’ai pu assister à un atelier. Notre travail s’effectuant essentiellement au siège, cela permet de se rendre compte de l’impact de nos interventions et d’avoir une meilleure compréhension de notre activité.  J’ai moi-même eu l’impression de retomber en enfance ! 

Merci à toute l’équipe de CSF, et tout particulièrement à Cécile et Camille, ainsi qu’à Claire, la coordinatrice du réseau international pour ces huit derniers mois !